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Oui, il y a des projets qui réussissent, qui s'agrandissent, rebondissent et gardent leur âme. Jean Conter et Fanchon Carlier sont allés revoir Ana-Maria Ramal, cinq ans après.
1995 : Premier prêt pour un projet fou : un garage pas comme les autres : "Une vision différente de la réparation auto", un garage tenu par une femme !
On peut, les samedi matins, les yeux fermés, les mains dans les poches y confier sa voiture. Mais on peut aussi, les yeux bien ouverts, les mains pleines de cambouis, réparer soi-même. On y voit des petits, des grands, des femmes, des fauchés, des passionnés.
Mais Ana sait dire non :"Il faut savoir dire non, mettre des limites, pas de trafic, respecter l'outillage, rester dans le rapport humain."
Ana a commencé en 1995, là-haut, dans les collines de Tournefeuille. Maintenant, elle a, dans la ville, un vrai garage, clair, aéré et bleu comme le ciel en plein été, trois jeunes ouvriers, deux en formation et un salarié.
Elle s'est adaptée à l'évolution du métier : "valises de diagnostic", bibliothèque hyper- spécialisée, informatique, réseau Internet... ("Pour avoir des infos, dénicher des pièces pour voitures de collection, ... C'est un outil formidable !")
Financièrement, elle jongle (taxes, TVA...). "Il faut calculer, avoir toujours de l'argent d'avance". Alors : pas de vacances, mais un métier qu'elle aime. "Ça réussit parce que j'y crois, j'aime ce que je fais, je veux faire passer la confiance et mon savoir-faire !" Ana est connue, reconnue pour sa compétence. Elle a démarré en faisant ce que les autres ne voulaient pas faire. Elle peut maintenant se faire plaisir, "travailler les moteurs, faire de la belle mécanique." Et bien sûr, l'accueil, la gentillesse et des idées plein la tête.
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